Un mur en pierre, ça a de la gueule! Mais pour conserver son charme, l'art du jointoiement est crucial. Vous vous demandez comment faire ? Suivez le guide !
Le jointoiement est une étape clé dans la construction ou la réfection d'un mur en pierre. Au-delà d'assurer l'étanchéité et la stabilité de l'ouvrage, il sublime son esthétique. Les méthodes et les matériaux ont évolué, offrant un large panel de solutions adaptées à chaque pierre et style architectural. Ce guide vous accompagne pas à pas, de la préparation du chantier au choix du mortier, en passant par les différentes techniques et les conseils d'entretien. Découvrez comment réaliser un jointoiement durable et esthétique pour magnifier votre mur en pierre, qu'il soit en pierre calcaire, en pierre ancienne ou en pierre naturelle.
Préparation du chantier: la base d'un joint réussi
La préparation du chantier est primordiale pour garantir la réussite du jointoiement de votre mur en pierre. Elle comprend un diagnostic précis de l'état des joints existants, un nettoyage rigoureux du mur, le dégagement des anciens joints et la protection de la zone de travail. Une préparation soignée optimise l'adhérence du nouveau mortier et assure la longévité du jointoiement.
Diagnostic de l'état des joints existants
Avant de débuter les travaux de jointoiement, il est crucial d'évaluer l'état des joints existants. Examinez attentivement les joints pour identifier les différents types de dégradations telles que les fissures, l'effritement, la présence de mousses ou de salpêtre. Ces dégradations peuvent être causées par l'humidité, le gel, l'utilisation de matériaux inadéquats ou des mouvements de terrain. Un test simple, comme gratter ou percuter légèrement les joints, peut vous aider à évaluer leur solidité et à déterminer l'étendue des travaux à réaliser. Une inspection rigoureuse vous orientera dans le choix des méthodes et des matériaux appropriés pour une réfection durable.
Nettoyage du mur
Un nettoyage soigné du mur est indispensable pour assurer une bonne adhérence du mortier pour le jointoiement. La présence de poussière, de saleté, de mousses ou de lichens peut compromettre la qualité du jointoiement. Plusieurs méthodes de nettoyage peuvent être employées, en fonction de l'état du mur et du type de pierre. Le brossage, à l'aide de brosses métalliques ou en nylon, permet d'éliminer les saletés superficielles. Le nettoyage à haute pression peut être efficace, mais il convient de prendre des précautions pour ne pas endommager la pierre, notamment en évitant l'eau à très haute pression sur les pierres fragiles. Le nettoyage chimique, avec des produits spécifiques anti-mousse ou anti-salpêtre, peut être nécessaire pour éliminer les dépôts tenaces, mais il est impératif de respecter les consignes de sécurité et d'éviter les acides forts. Un rinçage abondant à l'eau claire est indispensable après le nettoyage pour éliminer tout résidu de produit.
Dégagement des anciens joints
Le dégagement des anciens joints consiste à supprimer les joints abîmés pour créer un espace suffisant pour le nouveau mortier. Cette étape permet d'assurer une bonne adhérence du mortier et d'éviter que les nouveaux joints ne se décollent. Les outils couramment utilisés pour le dégagement sont les ciseaux de maçon, la pointerolle, la massette, le burin ou la meuleuse d'angle. Il est important de dégager en douceur, sans abîmer les pierres, en particulier si elles sont fragiles. Pour les joints particulièrement résistants, vous pouvez utiliser un burin et une massette avec prudence. N'oubliez pas de porter des lunettes de protection et des gants pour vous protéger des projections et des éclats de pierre.
Protection du chantier
Avant de débuter les travaux, il est important de protéger le sol et les éléments environnants, tels que la végétation ou les fenêtres, avec des bâches. Préparez une zone de travail propre et organisée pour le mélange du mortier et le stockage des outils. Une bonne organisation favorise un travail efficace et réduit les risques d'incidents. La protection du chantier contribue également à préserver l'environnement et à faciliter le nettoyage après les travaux. Prenez le temps d'organiser votre espace avant de commencer le jointoiement.
Choisir le bon mortier: l'âme du joint
Le choix du mortier est crucial pour la qualité et la durabilité du jointoiement. Il existe différents types de mortiers, chacun ayant ses propres avantages et inconvénients. Le choix du mortier doit être adapté à la nature de la pierre, à l'exposition du mur et à l'esthétique désirée. Un mortier approprié garantit la pérennité du jointoiement et préserve l'intégrité du mur en pierre. Le prix du jointoiement mur en pierre variera aussi selon le type de mortier utilisé.
Les différents types de mortiers
On distingue principalement trois types de mortiers : le mortier de chaux, le mortier bâtard (chaux et ciment) et le mortier de ciment. Le mortier de chaux est particulièrement adapté aux murs anciens car il est perméable à la vapeur d'eau, ce qui permet à la pierre de respirer et d'éviter les problèmes d'humidité. Il existe différents types de chaux, comme la chaux aérienne (CL) et la chaux hydraulique naturelle (NHL). Le mortier bâtard est un compromis entre résistance et perméabilité. Il est plus facile à trouver et à mettre en œuvre que le mortier de chaux pure, mais il est moins respirant. Le mortier de ciment est très résistant et facile à trouver, mais il est imperméable et risque de dégrader la pierre. Son utilisation est à proscrire sur les murs en pierre anciens, sauf exceptions. Le tableau ci-dessous récapitule les principales caractéristiques de chaque type de mortier.
Type de mortier | Avantages | Inconvénients | Cas d'utilisation |
---|---|---|---|
Mortier de chaux (CL, NHL) | Perméabilité, respect de la pierre, esthétique traditionnelle, faible impact environnemental | Prise plus lente, moins résistant aux agressions chimiques (gel, sels) | Murs anciens, bâtiments historiques, respect du bâti |
Mortier bâtard (chaux et ciment) | Compromis résistance/perméabilité, mise en œuvre plus aisée, coût inférieur | Moins respirant que la chaux pure, risque de dégradation à long terme | Murs en pierre récents, rénovations courantes |
Mortier de ciment | Résistance élevée, disponibilité, simplicité de mise en œuvre | Imperméable, risque de dégradation de la pierre (éclatement, fissures), esthétique inadaptée au bâti ancien | À éviter sur les murs en pierre anciens, soubassements, travaux de consolidation (avec modération et expertise) |
Les critères de sélection
La sélection du mortier doit prendre en compte plusieurs critères essentiels. La nature de la pierre est un élément déterminant. Il faut tenir compte de sa porosité et de sa dureté. Les pierres poreuses nécessitent un mortier perméable pour éviter les remontées capillaires et les problèmes d'humidité. L'exposition du mur est également importante. Les murs exposés aux intempéries nécessitent un mortier plus résistant au gel et aux sels. L'esthétique désirée est un autre critère à considérer. La couleur et la texture du mortier doivent s'harmoniser avec la pierre. Enfin, il est primordial de respecter le bâti ancien en privilégiant les matériaux traditionnels pour les bâtiments historiques.
Préparation du mortier
La préparation du mortier est une étape clé pour garantir ses performances. Le dosage des différents constituants (chaux, ciment, sable, eau) doit être précis pour obtenir un mortier homogène et durable. Les proportions adéquates varient en fonction du type de mortier et des préconisations du fabricant. Par exemple, pour un mortier de chaux NHL, on utilisera environ 1 volume de chaux pour 2 à 3 volumes de sable. Le mélange peut être réalisé à la bétonnière ou manuellement. Il est important de mélanger les constituants jusqu'à obtention d'une consistance homogène, sans grumeaux. La consistance idéale du mortier est souple, ni trop liquide, ni trop sèche. Elle doit autoriser une application aisée et un bon maintien du joint. Un mortier bien préparé assure la pérennité de votre jointoiement.
Les techniques de jointoiement: l'art du geste précis
La technique de jointoiement est un savoir-faire qui requiert précision et patience. Différentes techniques existent, offrant chacune des avantages et des inconvénients. Le choix de la technique dépend de l'esthétique souhaitée et de la nature du mur en pierre. La maîtrise de ces techniques permet de réaliser un jointoiement à la fois esthétique et durable. On trouve des tutoriels de jointoiement pierre sèche pour vous aider.
Le matériel indispensable
Pour réussir un jointoiement de qualité, il est important de disposer du matériel adapté. Vous aurez besoin de truelles de différentes tailles et formes, pour différentes applications. Une langue de chat est essentielle pour lisser les joints. Une taloche peut être utile pour égaliser de grandes surfaces. Une brosse sera nécessaire pour le nettoyage final. N'oubliez pas le seau, l'auge, la bétonnière (si vous préparez de grandes quantités de mortier), les gants, les lunettes de protection et un masque anti-poussière. Un bon outillage facilite le travail et contribue à un résultat impeccable.
Les différentes techniques de jointoiement
Il existe plusieurs méthodes de jointoiement, qui apportent des résultats esthétiques distincts. Chaque technique requiert une certaine dextérité pour obtenir un rendu optimal. Examinons quelques techniques courantes :
- Joint plein (à la truelle): Technique classique qui consiste à combler les joints avec du mortier à l'aide d'une truelle. Facile à réaliser, elle convient à la plupart des murs en pierre. Il est conseillé de progresser par petites zones, de bien tasser le mortier pour éviter les vides et de nettoyer régulièrement la truelle.
- Joint creusé (à la langue de chat): Cette technique consiste à retirer une partie du mortier après l'application pour créer un effet visuel plus marqué. Elle donne un aspect rustique et authentique. Il est conseillé d'utiliser une langue de chat adaptée et de travailler avec régularité pour un résultat harmonieux.
- Joint brossé: Cette technique consiste à brosser le joint après l'application du mortier pour lui donner une texture rugueuse. Elle confère un aspect naturel et patiné. Il est conseillé d'utiliser une brosse adaptée à la texture désirée et de brosser dans le sens des joints.
- Joint à pierre vue: Le mortier est intentionnellement en retrait, mettant en valeur la pierre. Cela crée un style aéré et distinctif. Il est crucial de tasser le mortier avec soin pour garantir l'étanchéité du mur. Cette technique demande plus de savoir-faire.


Le tableau suivant compare ces techniques :
Technique | Difficulté | Esthétique | Adaptabilité | Outils | Consommation de mortier |
---|---|---|---|---|---|
Joint plein | Facile | Classique | Très bonne | Truelle, auge, brosse | Elevée (remplissage complet) |
Joint creusé | Moyenne | Rustique | Bonne | Truelle, langue de chat, auge, brosse | Moyenne (retrait partiel) |
Joint brossé | Moyenne | Naturel | Variable | Truelle, brosse, auge | Elevée (avant brossage) |
Joint à pierre vue | Difficile | Moderne | Bonne, mais demande soin | Truelle, auge, brosse, outils de précision | Faible (mortier en retrait) |
En moyenne, le prix du jointoiement d'un mur en pierre varie entre 50 et 150 euros par mètre carré, en fonction de la technique utilisée et du coût de la main d'œuvre.
Finitions et entretien: préserver la beauté du jointoiement
Les finitions et l'entretien sont des étapes indispensables pour préserver la beauté et la durabilité du jointoiement. Un nettoyage final soigné permet d'éliminer les excédents de mortier. La protection des joints avec un hydrofuge et un traitement anti-mousse permet de prévenir les problèmes d'humidité et l'apparition de mousses et de lichens. Un entretien régulier, comprenant une inspection visuelle, un nettoyage doux et une réfection des joints endommagés, permet de prolonger la durée de vie du jointoiement.
Nettoyage final
Après l'application du mortier, il est crucial de procéder à un nettoyage final soigné. Enlevez les excédents de mortier avec une brosse ou une éponge humide. Rincez abondamment le mur à l'eau claire pour éliminer tout résidu de mortier. Un nettoyage final rigoureux permet de mettre en valeur le jointoiement et de prévenir les problèmes d'encrassement. Il est conseillé de réaliser le nettoyage final quelques jours après l'application du mortier, lorsque celui-ci est suffisamment durci. Utilisez un cure-joint pour faciliter le nettoyage et éliminer les traces de mortier.
Protection des joints
Pour prémunir les joints de l'humidité, il est conseillé d'appliquer un hydrofuge de surface. Optez pour un produit adapté au type de mortier utilisé (chaux, ciment, etc.). Pour prévenir la formation de mousses et de lichens, vous pouvez également appliquer un traitement anti-mousse. Les hydrofuges à base de siloxanes sont efficaces et durables, offrant une protection pendant environ 5 ans. Respectez scrupuleusement les consignes du fabricant lors de l'application de ces produits. Les traitements hydrofuges sont disponibles dans le commerce à partir de 20€ le litre.
Entretien régulier
Un entretien régulier est essentiel pour préserver l'esthétique et la durabilité du jointoiement. Inspectez régulièrement l'état des joints et réparez les éventuelles fissures ou dégradations. Nettoyez les joints à l'eau et au savon noir. Évitez l'utilisation de produits agressifs, tels que l'eau de javel ou les acides, qui peuvent endommager le mortier. Refaites les joints abîmés tous les 10 à 20 ans, en fonction de l'exposition du mur et de la qualité des matériaux utilisés. L'application d'un hydrofuge tous les 5 ans contribue également à la protection des joints.
Conseils de professionnel
- Incorporez des pigments naturels au mortier pour obtenir une teinte personnalisée et harmoniser le jointoiement avec la couleur de la pierre. L'utilisation de pigments naturels assure un vieillissement plus esthétique et respectueux du bâti ancien.
- Utilisez un cure-joint pour simplifier le nettoyage des joints et obtenir un résultat impeccable. Le cure-joint permet de retirer facilement l'excédent de mortier et d'égaliser les surfaces.
- Protégez les joints fraîchement réalisés du gel en les recouvrant d'une bâche. Le gel peut provoquer des fissures et altérer la résistance du mortier.
- Pour favoriser l'adhérence, humidifiez légèrement les pierres avant d'appliquer le mortier.
- Consultez les guides de bonnes pratiques de la construction en pierre, comme ceux édités par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), pour des informations techniques et des recommandations.

Les erreurs à éviter et recommandations
Certaines erreurs courantes peuvent compromettre la qualité du jointoiement. Il est important de les connaître pour les éviter. Des recommandations supplémentaires peuvent vous aider à réaliser un jointoiement de qualité professionnelle.
Erreurs à éviter
L'emploi d'un mortier inapproprié est une erreur fréquente. Les conséquences d'un mauvais choix peuvent être la dégradation de la pierre et la fissuration des joints. Ne pas préparer correctement le support est une autre erreur fréquente. L'importance d'un support propre et sain pour une bonne adhérence du mortier ne doit pas être négligée. Mettre en œuvre le mortier par temps de gel ou de forte chaleur peut également compromettre sa qualité. Les conditions climatiques idéales pour le jointoiement sont une température modérée (entre 5°C et 30°C) et une hygrométrie faible. Ne pas respecter les dosages des constituants est une autre erreur à éviter. Le respect des dosages est primordial pour garantir la qualité du mortier. Il est impératif de suivre les instructions du fabricant et d'utiliser des instruments de mesure précis. Enfin, il faut éviter d'utiliser de l'eau sale pour le mélange du mortier : privilégiez de l'eau claire et potable.
Conseils additionnels
- Solliciter un professionnel est conseillé lorsque le mur est en mauvais état ou que les techniques sont complexes. Le coût d'un professionnel qualifié se situe entre 40 et 80 euros de l'heure.
- Demander des devis permet de comparer les tarifs et les prestations de différents professionnels.
- S'informer sur les aides financières existantes pour la rénovation des murs en pierre auprès de l'Agence Nationale de l'Habitat (ANAH) ou des collectivités locales.
Cas spécifiques
Pour un mur en pierre sèche, il faut adapter les méthodes et les matériaux en utilisant un mortier spécifique à base de chaux et de pouzzolane. Pour le jointoiement d'un four à pain en pierre, il est impératif d'utiliser des matériaux résistants à la chaleur, tels qu'un mortier réfractaire à base d'aluminates de calcium. Ces cas particuliers requièrent des connaissances spécifiques et l'emploi de matériaux adaptés pour garantir la sécurité et la longévité de l'ouvrage.
Valoriser son patrimoine grâce au jointoiement
Le jointoiement d'un mur en pierre est un travail qui requiert attention, préparation et savoir-faire. En suivant les conseils et les méthodes présentés dans ce guide, vous serez en mesure de réaliser un jointoiement de qualité, qui sauvegardera la beauté et la pérennité de votre mur en pierre, qu'il soit en pierre calcaire, en pierre ancienne ou en pierre naturelle. N'hésitez pas à vous lancer dans ce projet gratifiant, qui contribuera à embellir votre patrimoine et à lui redonner une nouvelle splendeur. Pensez à consulter un professionnel pour obtenir des conseils personnalisés et un devis adapté à votre projet.
Sources :
Avis de non-responsabilité : Bien que nous nous efforcions de fournir des informations précises et à jour, cet article est uniquement à titre informatif et ne doit pas être considéré comme un avis professionnel. Veuillez consulter un expert qualifié pour des conseils adaptés à votre situation spécifique.